Rodolphe Regnauld

Un Breton chez les Auvergnats

Christelle Régnauld n’a pas hésité. « Un vrai coup de cœur. J’ai dit alors : ce sera ici et nulle part ailleurs ». C’est comme cela qu’avec son cuisinier de mari, Rodolphe, ils ont repris l’Auberge du Pont à Pont-du-Château en novembre 2005. Le vendeur ? Jean-Marc Pourcher, alors président des Toques d’Auvergne leur a laissé un bel outil : cuisine claire et spacieuse ; deux salles agréables, une terrasse pour profiter du grand air et de la vue sur l’Allier. Tous les deux sont du métier.
Alors ce qui devait arriver arriva. L’envie de travailler pour soi a été la plus forte. Ils sont restés dans l’esprit de l’Auberge, notamment en conservant des spécialités comme les cuisses de grenouilles. Et, petit à petit, ils innovent et laissent parler leur imagination.

Purées mystères

Rodolphe Régnauld aime travailler les légumes, le mini légumes. « Je propose trois purées parfumées, par exemple des topinambours à la vanille, des betteraves à la réglisse ou des carottes au cumin. Les clients s’amusent à parier pour deviner les épices utilisées ». Le chef s’est aussi approprié les cuisines du terroir avec un civet de porcelet au vin d’Auvergne ou le tournedos de canard et sa sauce gentiane et myrtilles (actuellement avec une sauce miel et romarin).
Mais il n’a pas renié les poissons pour autant, puisqu’il propose un rôti de lotte lardé au jambon d’Auvergne, asperges, beurre citronné ou un thon mi-cuit. Il a aussi un penchant pour la pâtisserie qui l’a poussé à participer aux championnats de France de dessert. Par deux fois, en catégorie junior puis comme professionnel.

Le duo  Bretagne – Auvergne

Auvergnate, Christelle a suivi une formation en hôtellerie, hébergement et réception. Breton, Rodolphe a appris la cuisine avec un CAP, BEP passé à Dinard et un bac pro à Rennes. Ils se sont rencontrés au cours d’une saison dans une auberge cantalienne. Ensemble, ils ont accumulé les expériences en Haute-Savoie, en Suisse, au Luxembourg. En terminant par des gérances, des postes de direction dans des chaînes hôtelières. « Pour savoir, tout maîtriser, des cuisines au stress ». « C’est un parcours qui nous a amenés, étapes après étapes, à devenir nos propres patrons », résument-ils.